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Les grandes manœuvres

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Les grandes manœuvres

Photo : Assembléetest/C.C. 3.0

Le décompte vers la prochaine élection québécoise a commencé le 5 septembre au matin. On peut penser qu’il n’y aura vraisemblablement pas de retour aux urnes au cours des 12 prochains mois, mais il est rare qu’un gouvernement minoritaire survive à plus d’un budget.

Dans l’état actuel des choses, le Parti québécois, le Parti libéral et la Coalition Avenir Québec n’auront pas trop d’une année pour recibler leurs messages respectifs. Les défis qui les attendent vont bien au-delà d’une meilleure communication. Et c’est encore davantage le cas du gagnant péquiste que celui des perdants libéraux et caquistes.

Le 4 septembre, la victoire des troupes de Pauline Marois a démon­tré la résilience de la base militante du PQ, mais aussi l’absence criante d’un élan populaire ou même souverainiste pour le parti de la première ministre. À moins que Pauline Marois ne recentre le discours de sa formation, elle pourrait avoir fait le plein absolu de ses votes.

Le filon identitaire que tente d’exploiter le PQ depuis quelques années et qui a été inspiré à l’époque par la frousse de voir la défunte ADQ s’installer sur son terrain le coupe d’une partie de ce qui serait normalement sa relève.

Une tranche minoritaire et néanmoins essentielle de l’électorat souverainiste se reconnaît davantage dans le nationalisme plus civique de Québec solidaire et d’Option nationale que dans le « tricot serré » du PQ. À elles deux, ces petites formations sont allées chercher plus de votes que Pau­line Marois n’a réussi à faire de convertis par rapport à son score de 2008.

Sans l’appui de nombreux étudiants soucieux de voter « utile » dans le contexte immédiat de la crise entourant leurs droits de scolarité, le score péquiste aurait peut-être été encore plus déficitaire.

Le paradoxe, c’est que pour se prémunir contre une saignée de ses appuis vers Québec solidaire, le PQ a pris un virage à gauche qui aliène son aile conservatrice et qui pourrait, à terme, lui coûter la réputation de gestionnaires rigoureux acquise de haute lutte par les gouvernements péquistes précédents.

Si le mandat de Pauline Marois se révèle être autre chose qu’un intermède entre deux mandats fédéralistes, le maintien de cette réputation est essentiel. Il l’est aussi pour la suite des choses sur le plan de la souveraineté.

Pour un parti en panne de popularité et en quête d’un quatrième mandat, le PLQ a récolté des résultats exemplaires le 4 septembre. Mais les stratèges libéraux auraient tort de croire que cette deuxième place est garante d’un retour rapide au pouvoir.

À cet égard, la lente descente aux enfers de leurs cousins fédéraux suggère qu’il peut être risqué de réduire une défaite – aussi mineure puisse-t-elle sembler – à un simple accident de parcours.

Les libéraux, réjouis de ne pas être nécessairement condamnés à quatre années dans l’opposition, pourraient, par exemple, trouver moins réjouissante la perspective que le calendrier minoritaire aboutisse à des élections rapides qui auraient pour toile de fond des témoignages-chocs devant la commission Charbonneau, témoignages susceptibles d’entacher leur image.

De plus, la campagne 2012 a montré que le PLQ et le PQ ne sont plus seuls sur la glace à batailler pour le pouvoir.

Si la CAQ n’a su garder son élan pendant le dernier tour de la campagne, ce n’est pas faute d’avoir réussi à incarner le changement. C’est plutôt parce que le parti et ses ténors n’ont pas réussi à convaincre suffisamment d’électeurs que le changement qu’ils proposaient était souhaitable. Au prochain scrutin, le parti de François Legault pourrait avoir intérêt à embrasser moins pour étreindre de façon plus efficace. C’est ce qui a permis à Ste­phen Harper de l’empor­ter à l’élec­tion qui a suivi sa défaite de 2004.

Cela dit, toutes les comparaisons ont des limites et celle-ci ne fait pas exception. Le plus gros problème qui pourrait attendre le PLQ et la CAQ au tournant d’un prochain scrutin, c’est une division chronique du vote non souverainiste, à l’image de la division du vote progressiste qui favorise actuellement la ré­élection des conservateurs à Ottawa.

 

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